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jeudi 22 octobre 2009

du vent dans les poches...

oh qu'elle est belle ma gueule de bois, toujours partie sur des chemins tortueux, tortue je n'ai plus de maison sur mon dos. Je divague de station en station, pique des petits sachets de sucre, les mets au fond de ma poche et me laisse couler sable sucré au fond de la gorge en regardant les camions passer. J'ai les yeux enfoncés au fond des orbites tellement ca fait mal, mal au coeur, mal au coeur.
Je tangue invariablement, métronome douceur, nos routes n'arrêtent pas de se croiser et je ne sais plus si je dois m'arrêter.
Du papier peint arraché des murs, des pages qui volent, ma vie part en éclats, petit bouts de verre qui reflètent mon désarroi.
Je suis là, lasse, jambes en déconfiture. Plus personne ne m'arrête et rien ne me retient de tomber.
Alice aux pays des merveilles, désanchantée, ne touche jamais le fond mais reste en suspension.
Le monde ne m'est plus si réel qu'il l'était encore ces étés où je t'ai rencontré.
Tu deviens fou et je palpite au coeur de tous ces mondes, exaltée, je pleure mais ca ne s'arrête jamais... Des labyrinthes surréalistes oú je ne cours après aucun lapin, mais ce tic tac sonore me rappelle cette bombe que j'ai jeté. Ultimatum, je vais tout pêter, me faire exploser colorée.
Cela ne rimera jamais avec fin, histoire éternelle, histoire intemporelle, pas la première ni la dernière a se perdre.
Juste j'aimerais tant que tu me prennes un peu dans tes bras, rassurée un instant avant de repartir encore encore, dervish tourneur.

lundi 19 octobre 2009

une nuit entre Strasbourg et no man's land

Le temps qui s'était arrêté et ce disque qui continuait à tourner au milieu de notre silence.

Cette nuit où j'avais oublié d'être triste, nostalgique amertume qui s'était enterrée sous ton tapis.

Bon sang, qu'est ce qu'on était bien là, assis dans le noir à regarder les secondes s'écouler et le liquide contenu de nos verres disparaître petit à petit.

Je pouvais parler, de tout, et puis de ce grand rien qui m'emplit tellement souvent, où tout s'engouffre et dans lequel je me noie trop souvent.

Je pouvais crier tout doucement ma colère, chuchotis, chuchotis...

Rien n'était moins sûr que ta présence, mais tout ça m'enveloppait tellement confortablement.

Cocon vaporeux, mes jambes en coton, je marche sur des nuages et goûte à ces nectars liquoreux.

Je me suis laissée couler, tout doucement, au fond de ton canapé et me suis réveillée bordée. L'esprit d'une enfant qu'on aurait rassurée toute la nuit après trop de cauchemards.

Cette nuit où tout semblait parfait y compris nous. Cette nuit là tu as été là où je pensais ne trouver personne et je suis repartie pour vivre un peu plus...

samedi 10 octobre 2009

route uniformes (31 aout 2008)

Je suis là dans la piaule à faire de la merde sur l'ordi, à larver.... Cette nuit j'ai couché, non baisé avec lui. Etrange. Ca a été bien, en tout cas...je crois... pour moi. Pour lui je sais pas... J'ai bien aimé... On était saoûls. Et puis voilà ça a fini comme ça ce matin ils sont repartis, Il est reparti comme si de rien n'était... On s'fait la bise, salut, smack smack à la prochaine. On se reverra sûrement la semaine qui vient. Il l'a dit, mais bon...encore au milieu de rires alcoolisés et génés.


Il est tellement proche et tellement loin à la fois. Pas de réponse depuis la dernière fois. C'est tellement étrange. Je ne comprends pas, je ne sais pas.


J'en sais rien, je sais jamais rien, je ne sais plus jamais rien.


Je suis là seule dans cette piaule, partout dehors c'est la teuf, il y en a milles des soirées qui ont lieu en ce moment, tout un tas plus drôles les unes que les autres et je suis juste là à glander dans la chambre. C'est pas plus mal , c'est normal.


Fatiguée, fatiguée, fatiguée.


Des émotions en veux tu en voilà. Des émotions à en crever, des émotions à ne plus réussir à les supporter. J'ai envie de dormir. J'ai trouvé un petit havre de paix.


Je vais rester là, écouter les échos de tous ces gens qui dansent, rient et s'en mettent des couches. Je vais écouter les échos et puis dormir, dormir, dormir....et puis rêver. Rêver de tout ce qui m'entoure, de tout ce que je voudrais tant voir et toucher, rêver de cette vie à laquelle je n'arrête pas de penser, cette vie de laquelle je tente de fuir éternellement.


Sans arrêt je me retrouve bras ballants, le regard perdu dans le vide avec des questions plein la tête. J'ai plus une seule thune non plus, et pas la volonté d'en faire vraiment. Plus une seule tune pour me mettre la tête à l'envers, boire jusqu'à plus soif et dégueuler.


J'me sens mal. J'imagine que fuir vraiment pour de bon serait bien. Prendre un sac à dos et partir loin, aller de l'avant et tout oublier, vraiment tout. Ce qui est là, ce qui est là bas, ce qui est en moi. Et voir ce qui arrivera. Des nouveaux visages, des nouveaux mondes, me perdre...pour de bon. J'ai toujours cette retenue, parce que je m'imagine que je trahirais tous ces gens qui croient en moi d'une manière ou d'une autre. Ces gens qui s'imaginent une personne que j'essaye d'être, que je m'efforce de devenir et qui m'échappe sans cesse.


Quel peut être le but de tout ça. Même si c'est tellement bon parfois de le vivre, même si c'est tellement euphorisant, à quoi bon le vivre. Desfois je préfèrerais être morte et ne plus rien sentir. Mes errances, mes divagations tout ça ne me servent à rien, ne servent pas aux autres, je ne crois pas. A quoi bon, à quoi bon, à quoi bon.


Juste dormir...


Je suis perdue, labyrinthe, vies inutiles, routes uniformes. C'est quoi ma différence?

vendredi 9 octobre 2009

stop stop stop


Ca fait maintenant un mois qu'officiellement je n'ai plus d'adresse.
Je passerais les détails mais la belle mire s'est pour moi soldée par un échec et malgré mes efforts pour y arriver j'ai eu beau ramer ca n'a pas marché.

Il était beau pourtant ce jardin d'enfant, aux échos d'antant qui rebondissaient sur les murs frais colorés. Et de ce coq dont on entendait le chant au petit matin.

Chaque matin, je me disais que c'était aujourd'hui, j'ai mis les mains dans la terre comme je ne l'avais plus fait depuis longtemps et ai senti l'odeur des fleurs qui poussaient.

On était pas de la même aventure et je me suis cassée, cassée et épuisée...

Oh qu'elle était dure, la belle mire a eu raison de moi et malgré ce soleil, l'autoroute hantait mes cauchemards.

Aujourd'hui je divague entre Strasbourg et Berlin, le pouce et le nez en l'air. Je n'ai que faire des aléas de cette nouvelle vie, j'ai faim, j'ai soif et bien tant pis, j'ai le temps de ré- flé-chir....Merde

et je me regarde un peu trop desfois le nombril pour me dire enfin que je ne regarde pas assez celui des autres. Et je patauge dans les restes boueux de ma vie d'avant. Rien à faire je divague toujours...

Trêve de plaisanteries.
Pour fuir Berlin en stop, va donc à Michendorf, un s-bahn direction Potsdam. A la sortie de la gare ahurie par les graffitis gothiques tu te dirigeras au bout de cette grande avenue en laissant la gare et Berlin derrière toi. Au bout de l'avenue une petite route un peu foireuse, des clôtures et des chiens qui aboient fort sur ta droite.
Au bout une station essence au coin droit, tournes dans l'impasse et au fond cogne toi au mur de l'autoroute. Sur ta gauche un petit chemin pipi popo qui longe la herse, au milieu des buissons tu éviteras de marcher sur les cadeaux laissés par des routiers. Grimpette et saut par dessus la barrière te voilà sur l'aire d'autoroute de Michendorf...
A toi de jouer, les routes n'attendent pas toujours qu'on veuille bien les prendre...

A partir de Strasbourg, il n'y a de sortie qu'à Kehl, sur la grande route principale où se situe la gare aussi. Laisser la France derrière soi et marcher jusqu'à la dernière station essence sur le côté droit, après c'est l'autoroute, A5 pour tes désirs berlinois...

au plaisir du voyage, j'ai perdu mes papiers, je n'ai plus d'identité, je m'en fiche, que le vent m'emporte!