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lundi 30 novembre 2009

Les camions poubelles

C'est en me levant ce matin à 6h et en étant dans la rue vers 7h que j'ai revécu des moments que je n'avais plus vécu depuis que j'ai arrêté de travailler....

Il faisait encore nuit et la ville nous appartenait encore, sans tous ces touristes du père noël qui se baladent à cette période. Tout était plutôt calme mis à part le ronronnement des divers véhicules de livraison.

Et puis j'ai à nouveau réalisé l'ampleur du gaspillage... Imaginez vous des milliers de poubelles dans toutes ces rues commercantes, qui regorgent de trésors à souhait que les camions poubelles engloutissent chaque matin goulument...

Les boulangeries qui jettent des kilos et des kilos... Ca a d'ailleurs été l'un de mes premiers apprentissages de "freegan"... Demander aux boulangeries si elles ne donnent pas des invendus. Ca les dégoûte eux mêmes d'avoir à jeter tout ça, mais la loi de l'offre et de la demande vous comprenez? Et on ne peut pas vendre du pain qui ne serait pas totalement frais du jour... (par contre on peut vendre un pain fait à partir de mélanges industriels...)

Et pourtant le pain fait encore partie des ressources sacrées, et même si nombre de supermarchés, de commerces rechigneront ou feront tout pour vous empêcher de récupérer, il y a quand même de nombreuses boulangeries auquelles demander à faire de la récup.

Voilà j'ai pensé à ça ce matin aussi en arpentant les rues sombres où se faisait sentir la douce odeur de pain chaud.

à 7h Strasbourg nous appartenait, et ses poubelles aussi...

dimanche 29 novembre 2009

l'odeur des touristes...

C'était si bon de retrouver tes pavés, certes froids mais si familiers
Des heures d'errance entre tes murs, ma belle Strasbourg
et tous ces nouveaux amours...
Cela faisait deux semaines à peine que je posais mes fesses dans tes ruelles
l'accordéon rien que pour toi et moi, seuls au monde et nos musiques

Mais ces jours ci tout a basculé
Comme chaque année on a vu des petits chalets pointer le bout de leur toitures
Toutes parées de fausse neige et guirlandes criardes
des hauts parleurs se sont incrustés entre les notes que je te dédiais
Plus que des chants de noëls ce sont d'horribles gargouillis qui troublent nos journées

Et puis les voilà qui arrivent, bien chapeautés de bonnets de père noël, parures de rennes
Leurs appendices rouges de froids, le porte monnaie greffé au coeur
Ah ils ont beau remplir chaque jour ma besace de leurs pièces
Je commence à nouveau à les haïr et marche la tête enfoncée dans mon cache nez

Ces troupeaux qui n'ont que faire de la pauvre mémé, du cycliste ou du bébé emmitouflé
Ils bousculent tout sur leur passage, marchants à grands pas dans la cité
Leur invasion est une atrocité pour les solitaires, les rêveurs, les flaneurs...

Que j'aimerais tant qu'ils se souviennent comme moi
du temps où ils n'y avait que quelques cabanes
Où l'on sentait encore l'odeur des bredeles envahir les rues plus que celle de cette volaille qui nous surveille
Où les châtaignes chaudes nous brûlaient les doigts et que l'on pouvait s'asseoir n'importe où
sans tous ces yeux vitreux pour nous faire sentir que par ici on ne flâne pas, on circule, on consomme!
Que j'aimerais tant qu'ils se souviennent comme moi, que noël ce n'est pas ça

Tant pis, coûte que coûte on résiste, on continue à jouer ces valses
Pour cette mamie qui passe tous les jours et souris
Ce monsieur qui me tend souvent un petit morceau de pain d'épices
Ces gens qui viennent tous les jours s'asseoir à côté de moi
et profiter de mes fausses notes!
Ceux et celles avec qui je picole sur les bords de trottoirs, ceux et celles qui perdus au milieu de la ville
comme moi sentent le vent leur chatouiller les doigts de pieds au travers de nos chaussettes de grosse laine

Eux, plus que ces troupeaux qui font sonner mon chapeau de leurs espèces
je les aimes pour les sourires qu'ils me donnent
et que les touristes aillent au diable,
Tout autant que cette veste bleue qui me montre du doigt et me chasse de place en place.

Strasbourg capitale de noël, mon cul oui!
Strasbourg ma belle amour, Strasbourg c'est sûr je te reviendrais toujours
La poche vide ou pleine, la bouteille vide ou pleine
Ce sont tes ciels que j'ai envie de chanter
et en janvier quand ils se seront tous fourvoyés tu me reviendras!

vendredi 20 novembre 2009

vent frais vent du matin...

Ce matin j'ai rencontré une fée, elle avait les cheveux comme des millions de petites vaguelettes qui s'éparpillaient dans l'air. Son petit nez retroussé qui humait toujours les quatre vents.

Elle m'a prise par la main quelques temps, je me suis aperçue de rien au départ et c'est tout juste si j'y ai cru. Sa petite brise fraîche m'a faite tournoyer en tous sens, me laissant des éclats de rire à n'en plus finir.

J'ai eu la chance de l'avoir sur un petit bout de route et la voilà qui repart. Pas de sonnette de départ, juste ce léger parfum de liberté qui reste derrière elle.

Je sais bien que je la retrouverais, que nos chemins et nos divagations finiront par se recroiser, insouciance.... Mais la nostalgie est une maladie qui vient sns prévenir et les poussières de fée qui restent sur les épaules de ma veste auront vite fait de s'envoler aussi...

lundi 16 novembre 2009

La pomme

Se laisser aller à croquer dans la vie comme dans cette pomme que me tend ce monsieur qui conduit. Regarder le soleil au loin et les éoliennes qui tournent, irréelles palettes de couleurs. Des tableaux plein les yeux.

Baignée dans la lumière de cet après midi. Je suis ici dans ce véhicule qui m'a pris au hasard de nos trépidantes aventures.
Egarée sur ces routes, je n'ai plus peur de faire mon chemin et sens le vent gonfler mes vêtements d'un air doux et chaud.

Derrière dans la camionnette sommeille une fée couleur dorée, des rêves de fruits sucrés plein la tête.

On sait qu'on y arrivera, où que l'on veuille aller... tant qu'on se donne la main rien ne pourra nous perdre.

Plisse les yeux, regarde en face, c'est bon....